Des mosaïques dans le bourg de Bais
Dans le bourg se trouve deux fresques en mosaïques qui sont attribuées aux frères Odorico de Rennes. La première est située sur la maison située au 13 rue du Dr Lebreton et la seconde sur le pas de porte qui fut un temps la boutique « Et un jour, Une fleur », puis actuellement un fastfood. Ce beau décor de mosaïque date de la deuxième moitié du XIXème siècle.





Les différents décors de la mosaïque place du Marché

Il semble bien que cette partie de la maison au n°13 fut rajoutée, sans doute un nouveau logement pour le couple Morino/Segretain


Les mosaiques du 13 rue du docteur Lebreton
Ses deux frises de mosaïque serait non pas l’œuvre des frères Odorico, mais d’une autre personne ou de deux frères Morino, eux aussi d’origine italienne. Nous trouvons un membre de cette famille à Bais, marié le 5 septembre 1928, avec Marie Eugénie Léontine Segretin, née le 13 mai 1909 à Bais. Une terrible tragédie va se dérouler le 6 avril 1934 à Montreuil-sous-Pérouse. Entrainant dans la mort quatre personnes. Une terrible explosion va retentir dans les bâtiments de la carrière de la vallée de la Cantache au hameau de Gérard. Cette carrière étant la propriété de M. Segretain Marie Emile, entrepreneur à Bais. Ce dernier va perdre son gendre Laurent, 35 ans, le frère de ce dernier Jean, 31 ans, demeurant tous les deux à Bais. Le chef de chantier M. Bigotte et Michel Bau ou Baud, décédé à l’hôpital de Vitré le 6 avril 1934. Il était un ouvrier italien né le 5 décembre 1903 à Torreglia.
L’acte de mariage en date du 5 septembre 1928 à Bais, nous apprend que Laurent est né le 10 septembre 1898, il était entrepreneur cimentier. Fils de Giulio Morino et de Giuseppina Caviggioli, cultivateurs vignerons à Roasio, Provincia di Vercelli, Piedmont. Selon les actes des décès des deux frères. Jean/Giovanis est né le 4 juillet 1902 à Roasio, Provincia di Vercelli, Piedmont. Il était carrier/mineur. Marié à Cayna Pirazzi Irma et demeurant à Bais.
Il y avait un troisième frère, Secondo Pietro, né le 26 août 1905 – Roasio. Cimentier et demeurant à Saint-Aubin-du-Cormier. Ce dernier fut naturalisé français en date du 16 novembre 1934. Laurent est naturalisé le 10 juillet 1928.
Nous retrouvons dans le recensement de la population de Bais pour l’année 1931, route de Domalain : La famille Segretain, les parents. Puis Laurent Morino, entrepreneur, sa femme et sa fille Annick née en 1929. Son frère Jean, né en 1903, noté comme mécanicien.
Pour le recensement de 1936 : Morino Segretain et sa fille Annick. Demeurant route de Domalain. Tandis que ses parents ainsi que la bonne se trouvent dans la même maison. Quand nous consultons le recensement précédent, celui de l’année 1926, les frères Monrino ne sont pas dans les listes. La famille Segretain nous les retrouvons dans le recensement de 1906, route de Domalain. Marcellin, père ou le grand-père né en 1836 (entrepreneur/patron), Marie (fille) née en 1867, Marcellin 1869 (entrepreneur), Léon 1870, (maçon), Emile 1873, (entrepreneur), Angélique (fille) 1875. Recensement de 1911, nous retrouvons l’épouse d’Emile Segretain, Marchand Marie-Reine née en 1885 comme comptable. Elle était absente dans le relevé de 1906 ? Marie née en 1909.
Les Segretain une dynastie d’entrepreneurs/maçons. A la naissance de Marcellin le grand-père est nommé plus haut, il est né en 1836, son père Jacques est qualifié de maçon. Son épouse Sainte Rouyer.


Voici un grand dossier sur les Italiens émigrés en Bretagne et ailleurs. Dans la coupure du journal de l’Ouest Eclair pour les obsèques des deux frères à Bais, il est question de la présence de la famille Zanone. En page 38 du document : Jean-Baptiste Zenone (1876-1955). Personnellement dans cet excellent dossier il est question de la famille Novello, un nom bien connu pour moi comme étant Rennais de naissance et plus.
Ses dits entrepreneurs cimentiers étaient des maçons, des spécialistes du ciment, ouvrant aussi dans le gros œuvre que dans le carrelage, la mosaïque. Selon l’étude sur l’immigration italienne en Ille-et-Vilaine au début des années 1920. La première région italienne, le Piedmont qui fournit en Ille & Vilaine 164 Transalpins y sont nés. Plusieurs ouvriers viendront à Louvigné de Bais.


Les deux plans cadastraux nous montrent le changement après les relevés de 1826 -1828. La création de la rue du docteur Lebreton. Avec des constructions datant peut être d’avant l’année 1906, date qui mentionne la route de Domalain, en 1901 la rue ne se trouve pas notée. Mais ses maisons sont très certainement datées pour des construction des années 1880.
Nous savons que cette maison était occupée par deux familles, Segretain et Morino. Il est donc fort possible que Laurent entrepreneur a réalisé le bandeau en mosaïque, qui se trouve être aujourd’hui le 13 rue du docteur Lebreton après son mariage ou avant ? Du numéro 13 au 15 était la propriété des Segretain.